2 Mars

AGNÈS DE BOHÈME (1211-1282) moniale

Le 12 mars 1282 voit le retour au Père d’Agnès de Bohème, dans le petit monastère qu’elle avait elle-même fondé sur le modèle de San Damiano à Assise.
Treizième fille du roi de Bohème, Agnès, à maintes reprises, avait été destinée à épouser des princes puissants d’autres maisons royales, selon la coutume de son temps. Des problèmes politiques d’abord, puis la mort de son père, avaient rendu vains ces projets que d’autres avaient formés sur sa vie.
Mais l’événement décisif qui conduira Agnès au choix du célibatat pour le Royaume des cieux fut l’arrivée des premiers franciscains à Prague, en 1225, alors que la jeune princesse n’avait pas encore quinze ans. C’est d’eux qu’Agnès apprit l’expérience vécue par Claire et les Mineurs de San Damiano, et elle en fut conquise. Elle entreprit ainsi un chemin d’abaissement qui la mena à servir les pauvres et les miséreux qu’elle trouvait sur les routes de la capitale de la Bohème.
Par amour de la radicalité évangélique – elle avait désormais l’intuition que c’était là sa voie -, Agnès eut le courage de refuser le mariage qui aurait fait d’elle une impératrice, et, en 1234, avec l’accord de Claire d’Assise en personne, elle donna naissance à un couvent damianite au cœur de Prague.
Comme Claire, Agnès aussi dût lutter longtemps pour voir l’Église lui reconnaître le droit de vivre sine proprio, « dans la très haute et sainte pauvreté ». Une fois obtenu ce qu’elle avait patiemment demandé et attendu, et après avoir donné vie à diverses initiatives en faveur des pauvres et des malades, Agnès vécut ses dernières années retirée dans sa communauté, soumise à ses sœurs, refusant tout titre ou rôle qui aurait pu la placer au-dessus d’elles.

Lecture

Puisque le Christ est la splendeur de la gloire éternelle, l’éclat de la lumière éternelle et le miroir sans tache,
Ce miroir, regarde-le chaque jour, ô reine, épouse de Jésus Christ, et mire sans cesse en lui ta face, pour ainsi, tout entière, intérieurement et extérieurement, te parer, drapée et enveloppée dans des étoffes variées, parée également des fleurs et des vêtements de toutes les vertus, comme il convient, fille et épouse très chère du Souverain Roi.
Dans ce miroir resplendit la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l’ineffable charité, comme, avec la grâce de Dieu, tu pourras le contempler par tout le miroir.
Considère, dis-je, le principe de ce miroir, la pauvreté de celui qui a été déposé dans une crèche et enveloppé de petites langes. Ô admirable humilité, ô stupéfiante pauvreté ! Le Roi des anges, le Seigneur du ciel et de la terre est couché dans une crèche.
Au milieu du miroir, considère l’humilité, du moins la bienheureuse pauvreté, les labeurs sans nombre et les peines qu’il supporta pour la rédemption du genre humain.
Et à la fin de ce même miroir, contemple l’ineffable charité par laquelle il a voulu souffrir sur le poteau de la croix et mourir là du genre de mort le plus honteux de tous.
Aussi ce miroir, posé sur le bois de la croix, avertissait lui-même les passants de ce qu’il fallait considérer là : « Ô vous tous qui passez par le chemin, considérez et voyez s’il est une douleur comme ma douleur ! »

Claire d’Assise, de ses Lettres à Agnès

Prière

Dieu, qui as inspiré à la bienheureuse Agnès de Prague de préférer à la fascination de la dignité royale l’humilité de la croix, accorde-nous, par son intercession, de nous tourner toujours vers les choses d’en haut, dans le détachement des choses de la terre. Par notre Seigneur Jésus Christ.

Lectures bibliques
1P 4,7-11 ; Mt 16,24-27


Les Églises font mémoire...

Anglicans : Chad (+672), évêque de Lichfield, missionnaire
Coptes et Ethiopiens (23 amsir/yakkatit) : Eusèbe le Capitaine (III-IVe s.)martyr (Église copte)
Luthériens : John Wesley (+1791), prédicateur du Réveil en Angleterre
Maronites : Jean Maron (VIIe s.), premier patriarche maronite
Orthodoxes et gréco-catholiques : Hésyque le Palatin (+env. 303), martyr ; Théodote (+315), évêque de Cyrène ; Hermogène le Thaumaturge (+1612), patriarche de Moscou (Église russe)