L'Église trouve sa mission dans le service de la Parole de Dieu
5. Une parole qui suscite la communion
Entre le Dieu qui parle à l'Église et cette dernière qui annonce la parole de Dieu qui s'est définitivement révélée dans l'homme Jésus Christ, un mouvement de communication et de communion s'établit. C'est ce qu'exprime avec densité théologique le prologue de la première lettre de Jean: « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe (Lógos) de vie – car la Vie s'est manifestée: nous l'avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue –, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1Jn 1,1-3).
Si la « communion », koinonía, définit la vie du Dieu trinitaire et la profondeur de son mystère, l'Église ne peut qu'être traversée de cette même vie pour pouvoir faire de manière crédible le récit de Dieu. En effet, « l'Église est la communion toujours renouvelée des hommes et des femmes qui écoutent la Parole de Dieu et en témoignent » (Karl Barth). Placée sous le primat de la parole de Dieu, l'Église se laisse habiter par la vie divine et elle devient comme un sacrement de sa présence, en se structurant en communion. En tant que communion, l'Église est une image de l'humanité réconciliée et une prophétie du Royaume. De cette manière, l'Église n'apparaît pas simplement comme sujet de l'évangélisation, mais elle devient elle-même évangile; elle ne se limite pas à accomplir son service d'annonce de la parole de Dieu, mais elle devient elle-même mémoire vivante de la parole de Dieu. Cela se manifeste clairement, dans toute sa puissance spirituelle, au moment où l'Église célèbre l'eucharistie.
Enzo Bianchi